Dans le monde entier, l’économie numérique a révolutionné le monde des affaires, tout en faisant évoluer les business models. L’Afrique n’est pas en reste.
À l’instar des géants informatiques tels que Google et Facebook qui ont démarré comme start-ups et qui génèrent aujourd’hui des milliards de dollars de profits, l’Afrique veut voir émerger ses propres entreprises en hypercroissance et surfer sur la vague numérique.
Il ne fait aucun doute: l’essor de la sphère digitale en Afrique – continent qui s’est appuyé pendant longtemps sur l’agriculture et les ressources – est synonyme de développement économique et social pour les pays africains, entrainant dans son sillage, le développement des autres secteurs traditionnels.
De la création de sites internet proposant différents services dont le commerce en ligne, l’information et les réseaux sociaux, en passant par le développement d’applications et de plateformes mobiles et informatiques, jusqu’au déploiement de systèmes d’information, la révolution de l’entreprise 2.0 en Afrique est en marche. Un véritable levier de développement et de croissance pour le continent africain. Selon les prévisions, la contribution de l’économie numérique au Produit Intérieur Brut (PIB) de l’Afrique devrait tourner autour de 300 Mds USD en 2025.
Dans cette course effrénée au numérique, l’Afrique a son mot à dire. Le prochain Google et Silicon Valley viendra probablement d’Afrique. Pour s’en rendre compte, il suffit de s’intéresser au nombre croissant de salons autour du numérique et des nouvelles technologies. De plus en plus de pays organisent en effet ce type de réunion afin d’aider de jeunes start-ups et des PMEs à trouver des investisseurs suffisamment puissants pour faire passer leur activité à un niveau supérieur. Parmi les plus importants se trouvent le Salon des Tic en Tunisie, l’Africa Web Festival ou le Salon International des Professionnels de l’Economie Numérique en Afrique. Ces évènements constituent à la fois une plateforme pour les entreprises, mais aussi pour le continent lui-même, qui possède tous les atouts pour devenir la nouvelle puissance économique mondiale. Celui-ci a en effet besoin d’une telle visibilité afin de rassurer les investisseurs. Certes, l’Afrique se présente comme le marché de l’avenir, mais cette caractéristique constitue également sa principale faiblesse. En tant que marché de l’avenir, il se révèle théoriquement instable. Cette instabilité s’explique en partie par la méconnaissance du terrain aussi bien du côté des entreprises que de celui des investisseurs.
Les efforts de régulation entrepris par de nombreux pays, notamment dans les télécommunications, témoignent également de la volonté de l’Afrique à utiliser le numérique comme un de ces principaux outils de développement. Même si ceux-ci contrastent avec le caractère instantané du numérique, ils se révèlent nécessaires pour mettre les investisseurs en confiance, éclairer le chemin des entreprises et faciliter les prises d’initiatives.
Cette approche régulatrice favorise les échanges au niveau des pays africains du fait qu’elle doit être abordée d’un point de vue national, voire international, et non plus territorial ou sectoriel. L’utilisation d’Internet dans le cadre d’activités commerciales numériques, comme par exemple le e-banking, étend plus que jamais le cadre de la régulation et favorise l’internationalisation des activités des entreprises travaillant à l’échelle du numérique. L’accès à l’autoroute de l’information a en effet complètement bousculé les modèles économiques en termes de production et de distribution. Le rôle de l’Etat se retrouve ainsi principalement sollicité, notamment dans la protection des données et contre la cybercriminalité.
Même si l’économie numérique n’en est qu’à ses débuts en Afrique, elle est néanmoins en plein essor, se développant dans de nombreuses spécialités telles que la monétique, les télécommunications, le commerce en ligne etc. Bien qu’en retard par rapport aux pays industrialisés dans bien des domaines, l’Afrique est sur le point de révolutionner le monde numérique et de voir apparaître les futurs piliers du secteur au niveau international. Elle y verra sûrement une occasion de se refaire peau neuve et de sauter d’un bond dans une course effrénée vers le développement. Bien que le continent soit largement concerné par la pauvreté et qu’une grande majorité de sa population n’ait pas encore accès aux infrastructures adéquates, le numérique représente un réel espoir pour l’avenir de la jeunesse africaine.